Mon voyage à Aliano (Basilicate - Italie) |
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En voyage près de Tarente (région des Pouilles) dans
l'extrême sud de l'Italie,
Le paysage est bouleversé, sauvage, montagneux, ruiné, désertique. Un raidillon serpente sur les montagnes nues et nous conduit, après bien des détours, aux portes du village. Les phrases de Carlo Levi scandent mes pas : "Il n'est pas situé au sommet de la montagne, comme tous les autres, mais dans une sorte de fourche irrégulière, au milieu de ravins profonds.. " " Je m'aperçus alors qu'en arrivant on ne voyait pas le village qui descendait en se déroulant comme un ver autour d'une unique rue en pente raide, sur une crête étroite entre deux ravins, puis remontait et redescendait entre deux autres ravins, pour s'arrêter dans le vide . " Le pays -un village ici est un pays- perdu comme suspendu dans de profonds songes sombres semble inhabité à l'heure où nous arrivons. Le soleil est au zénith et seuls les flâneurs que nous sommes, se sont hasardés sous le soleil de plomb. La maison de Carlo Levi, celle de son exil, est en travaux, un musée doit y voir le jour . . . Mais je crois entendre Don Carlo -" Ici le temps est anéanti "-, et je me demande quand. Au front de quelques maisons, figure sur un panonceau l'extrait du " Christ s'est arrêté à Eboli " qui les évoque. Notre pèlerinage comptera autant de stations que de chapitres dans le livre. Je m'efforce d'imaginer ce village, il y a plus de soixante-cinq ans, difficile exercice ! Pourtant les vestiges d'un passé misérable sont sous mes yeux : ruines, masures à l'abandon . J'ai eu envie de demander à des personnes âgées si elles avaient connu Carlo Levi mais ma timidité, mon italien hésitant m'ont fait renoncer à cette douce illusion. C'est au cimetière d'Aliano que repose Carlo Levi de retour, comme il l'avait promis, en ce pays abandonné.
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